Depuis mon
arrivée ici, j’ai été en contact avec la culture Inuit de manière ponctuelle.
Des conversations avec des employés Inuit, avec les aînés de Kuujjuaq ou lors
d’entrevue ou des observations extérieures étaient mes expériences. Je sentais
malgré tout que ces interactions n’était pas assez pour moi pour dire que
j’avais vraiment eu l’opportunité de m’imiscer dans cette culture. La fin de
semaine dernière, je sens que j’ai vraiment eu mon premier bain de culture de
Kuujjuaq. Celui qui donne la piqûre du Nord et fait sentir qu’on est dedans et
non un observateur extérieur.
Tout commence
vendredi lors de notre potluck de la régie ou chacun amène un plat. Le repas
commence par une prière pour remercier pour toute la nourriture et le fait que
chacun soit réuni. Par la suite, la coutûme est de commencer le repas par une
aîné qui comme l’a précisé la directrice générale de la régie, soeur de cette
dame, n’est pas nécessairement basé sur l’âge mais bien sur la sagesse. Par la
suite, les enfants se servent. Suive les autres.
Intrigué de voir si c’était Dieu qu’elle
remerciait, j’ai demandé à la dame ayant fait la prière. Elle m’a dit que les
Inuit du Nunavik étaient très spirituel. Ils ne croient pas nécessairement en
Dieu mais en une chose qui explique
que chacun se retrouve à un endroit à un certain moment. Appelez ça le destin,
peut-être. Est-ce que c’est ça qui a fait que moi et Guillaume nous retrouvons
à partager ce repas à Kuujjuaq le 8 février 2013...
Par la suite, dégustation
des plats. Je saute les plats non-Inuit bien que très bons. Nous avons pu
goûter à du caribou gelé. Habitué de le déguster chaud dans ma famille, de le
manger comme ça permettait de goûter subtilement la viande (j’utilise subtil
car le fait que ce soit gelé coupe légèrement le goût).
Le soir, nous
nous rendons à l’hôtel de ville dans le cadre de l’évènement good touch/bad touch qui était un moyen
de faire de la promotion de la prévention des abus sexuel. Cet évènement,
organisé par 3 de nos collègues invitait toutes les personnes de la communauté
à des activités et un repas gratuit pour finir la semaine sur une bonne note.
J’ai eu la
chance de goûter à un ragoût de ptarmigan, petit oiseau se retrouvant au
Nunavik, un peu simplet (les gens de la Régie disent le chasser à l’occasion
avec des bâtons de marche). Croyant avoir eu un bon morceau d’aile dans mon
assiette, j’ai eu la surprise en regardant mon assiette de plus près, d’avoir
la tête de cet oiseau (avec le bec et les yeux). J’ai goûté au bec (quand t'es à Kuujjuaq, fais comme les Kuujjuamiuts) et réussi à
retirer des petits morceaux de viande dans le labyrinthe d’os de l’oiseau.
Ensuite, sur le sol, nous avons pu goûté à de l’omble chevalier. Coupé en
lanière, les gens s’assoit autour d’une bâche sur laquelle repose les lanières
et la tête. Wow!!! Nous avions vu ça juste sur des photos jusqu’à date. Nous
sommes les photos maintenant!
Les filles
avaient invité un musicien de Kuujjuaq, Edward Snowball, qui nous a fait danser
au rythme de ses compositions en Inuktitut avec un feel country et de covers de tounes des Red Hot Chilli
Peppers et autres. C’est fou comment peu importe la langue, les accords de
guitare sonnent familiers. Après 2 à 3 accords : ‘’Hey, c’est les accords
de telle toune’’...pour finalement entendre le début en Inuktitut. Ça sonne bien! Mention honorable à Vungnaa
(mauvais orthographe d’après moi) ou Let
it be qui sonne très bien en Inuktitut. Chanson de circonstance de laisser
les gens vivrent leur indépendance et s’auto-déterminer comme ils veulent.
C’était bien démontré par les enfants qui couraient partout et ne se gênaient
pas pour aller faire leur première paroles ou rôts au micro. Ce qui dans le Sud
aurait été matière à réprimande a été pris avec un sourire par Edward et la
soirée se poursuivait.
Maintenant pour
la danse, héhé, je sais ce que vous qui me connaissez vous dites. Ben qui danse
comme une barre de fer dissociée en 2 parties, ça devait être drôle. Mais je me
suis bien plû dans cette danse Inuit. Les gens souhaitant danser partent d’un
bout de la pièce et dansent en ligne droite vers le mur opposé pour ensuite
revenir vers le mur initial et reprendre ce manège...Une Innuk bien gentille
m’a montrée et expliqué l’aspect de couple de cette danse. Le gars danse à côté
de la fille et ils se rendent vers le mur puis avant de se retourner, l’autre
gars prend la relève en tassant le premier gars. C’est là que j’explique le tout
à Guilaume : ‘’Hey mon gars, faut que tu me pousse quand j’arrive au bout
pour danser avec!’’ ‘’Ok men!’’. C’est là que Guillaume me plaque et va à côté
d’elle. Elle se prend d’un fou rire et dit ‘’No, you don’t push like that!’’,
‘’He takes over your place!’’. Ah ok! Peu importe, on continue notre
interprétation de cette compétition bien mâle héhé.
C’est ça de
l’interculturalisme!
Demain
Kangiqsujuaq! On reprend l'avion et go la fébrilité!!!!!!
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