dimanche 10 février 2013

Bain de culture

Depuis mon arrivée ici, j’ai été en contact avec la culture Inuit de manière ponctuelle. Des conversations avec des employés Inuit, avec les aînés de Kuujjuaq ou lors d’entrevue ou des observations extérieures étaient mes expériences. Je sentais malgré tout que ces interactions n’était pas assez pour moi pour dire que j’avais vraiment eu l’opportunité de m’imiscer dans cette culture. La fin de semaine dernière, je sens que j’ai vraiment eu mon premier bain de culture de Kuujjuaq. Celui qui donne la piqûre du Nord et fait sentir qu’on est dedans et non un observateur extérieur.

Tout commence vendredi lors de notre potluck de la régie ou chacun amène un plat. Le repas commence par une prière pour remercier pour toute la nourriture et le fait que chacun soit réuni. Par la suite, la coutûme est de commencer le repas par une aîné qui comme l’a précisé la directrice générale de la régie, soeur de cette dame, n’est pas nécessairement basé sur l’âge mais bien sur la sagesse. Par la suite, les enfants se servent. Suive les autres.

 Intrigué de voir si c’était Dieu qu’elle remerciait, j’ai demandé à la dame ayant fait la prière. Elle m’a dit que les Inuit du Nunavik étaient très spirituel. Ils ne croient pas nécessairement en Dieu mais en une chose qui explique que chacun se retrouve à un endroit à un certain moment. Appelez ça le destin, peut-être. Est-ce que c’est ça qui a fait que moi et Guillaume nous retrouvons à partager ce repas à Kuujjuaq le 8 février 2013...

Par la suite, dégustation des plats. Je saute les plats non-Inuit bien que très bons. Nous avons pu goûter à du caribou gelé. Habitué de le déguster chaud dans ma famille, de le manger comme ça permettait de goûter subtilement la viande (j’utilise subtil car le fait que ce soit gelé coupe légèrement le goût).

Le soir, nous nous rendons à l’hôtel de ville dans le cadre de l’évènement good touch/bad touch qui était un moyen de faire de la promotion de la prévention des abus sexuel. Cet évènement, organisé par 3 de nos collègues invitait toutes les personnes de la communauté à des activités et un repas gratuit pour finir la semaine sur une bonne note.

J’ai eu la chance de goûter à un ragoût de ptarmigan, petit oiseau se retrouvant au Nunavik, un peu simplet (les gens de la Régie disent le chasser à l’occasion avec des bâtons de marche). Croyant avoir eu un bon morceau d’aile dans mon assiette, j’ai eu la surprise en regardant mon assiette de plus près, d’avoir la tête de cet oiseau (avec le bec et les yeux). J’ai goûté au bec (quand t'es à Kuujjuaq, fais comme les Kuujjuamiuts) et réussi à retirer des petits morceaux de viande dans le labyrinthe d’os de l’oiseau. Ensuite, sur le sol, nous avons pu goûté à de l’omble chevalier. Coupé en lanière, les gens s’assoit autour d’une bâche sur laquelle repose les lanières et la tête. Wow!!! Nous avions vu ça juste sur des photos jusqu’à date. Nous sommes les photos maintenant!


Les filles avaient invité un musicien de Kuujjuaq, Edward Snowball, qui nous a fait danser au rythme de ses compositions en Inuktitut avec un feel country et de covers de tounes des Red Hot Chilli Peppers et autres. C’est fou comment peu importe la langue, les accords de guitare sonnent familiers. Après 2 à 3 accords : ‘’Hey, c’est les accords de telle toune’’...pour finalement entendre le début en Inuktitut.  Ça sonne bien! Mention honorable à Vungnaa (mauvais orthographe d’après moi) ou Let it be qui sonne très bien en Inuktitut. Chanson de circonstance de laisser les gens vivrent leur indépendance et s’auto-déterminer comme ils veulent. C’était bien démontré par les enfants qui couraient partout et ne se gênaient pas pour aller faire leur première paroles ou rôts au micro. Ce qui dans le Sud aurait été matière à réprimande a été pris avec un sourire par Edward et la soirée se poursuivait.

Maintenant pour la danse, héhé, je sais ce que vous qui me connaissez vous dites. Ben qui danse comme une barre de fer dissociée en 2 parties, ça devait être drôle. Mais je me suis bien plû dans cette danse Inuit. Les gens souhaitant danser partent d’un bout de la pièce et dansent en ligne droite vers le mur opposé pour ensuite revenir vers le mur initial et reprendre ce manège...Une Innuk bien gentille m’a montrée et expliqué l’aspect de couple de cette danse. Le gars danse à côté de la fille et ils se rendent vers le mur puis avant de se retourner, l’autre gars prend la relève en tassant le premier gars. C’est là que j’explique le tout à Guilaume : ‘’Hey mon gars, faut que tu me pousse quand j’arrive au bout pour danser avec!’’ ‘’Ok men!’’. C’est là que Guillaume me plaque et va à côté d’elle. Elle se prend d’un fou rire et dit ‘’No, you don’t push like that!’’, ‘’He takes over your place!’’. Ah ok! Peu importe, on continue notre interprétation de cette compétition bien mâle héhé.

C’est ça de l’interculturalisme!

Demain Kangiqsujuaq! On reprend l'avion et go la fébrilité!!!!!!

Benjamin

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