mardi 15 janvier 2013

L'arrivée

12h00, Kuujjuaq. Atterrissage réussi de l'avion. La descente à travers les nuages nous a montré un tout autre paysage que celui auquel nous sommes habitués. Des arbres. Tout petits, plus petit que moi, mais sûrement beaucoup plus sages. Une rivière, mais quelle rivière! Maîtresse dans ce lieu où la nature domine encore. Une cabane se montre au loin, en plein là où on ne peut croire qu'il y en ait une. Et les roues de l'avion qui touchent le sol de la toundra québécoise.

À l'aéroport, Bob et Mr. C., de la régie du Nunavik (RRSSSS17), nous font monter dans le pick-up, nous montrent l'épicerie, nous pointent le lieu de rendez-vous du lendemain 9h, nous donne la clé de notre appartement et au bout de 20 min depuis l'aéroport, nous souhaitent une bonne nuit... Encore sous le choc, nous partons pour l'épicerie. « Kinauppit? », surpris nous nous regardons. « What's your name? » nous demande un jeune garçon et deux de ses amis, tous curieux de voir des étranges comme nous. Peut-être nous ont-il reconnu à notre parka, le vent ne semble froid que pour nous... Nous revenons au coucher du soleil avec les mêmes légumes qu'à Sherbrooke, mais une fois et demi plus chers. Il doit être autour de 19h, pourtant l'horloge se tue à nous dire qu'il est 15h30. Nous mangeons, végé (la viande est trop chère), nous nous installons et nous couchons, mort de fatigue, à 23h30. 19h00, selon l'horloge.

Lundi matin, la marche en raquette jusqu'à la régie nous réveille, et je constate qu'elle réveille également le soleil qui se lève au dessus de ce Saguenay du Nord, la rivière Koksoak, la Grande Rivière! Les gens qui nous accueillent, souvent plus chaleureusement qu'au Sud, ont tous une espèce de flamme dans l’œil qui témoignent de leur ardeur et de leur passion pour les autres. Le tour de la régie, le tour de l'hôpital et le tour de ville m'émerveillent et m'étourdissent. Plein de nouveau monde, plein de nouveaux endroits, tant à connaître et tant à explorer. Notre rôle ici, les personnes qui pourront nous aider dans nos objectifs, qu'est-ce que j'ai dont à leur apporter, comment on fait pour recevoir du courrier ici? J'ai des questions plein la tête, mais je n'ai pas le temps, on vient d'installer internet chez nous, j'ai un travail à remettre et des proches à contacter pour leur dire que je les aime. Nous verrons aux questions demain. J'ai mal à la tête et je n'ai pas fini la vaisselle.

Mardi, s'asseoir et réfléchir, discuter avec mon collègue et ami, mais chercher à rendre la marchandise. Par où commencer, qu'elles sont les attentes de l'université, de notre superviseure à St-Bruno, de la régie? Qu'elles sont nos attentes un vis-à-vis l'autre et nos attentes personnelles? Tenter de clarifier, de mettre sur papier, de s'organiser. C'est fou comme la journée passe vite. Départ de la régie, il fait noir depuis longtemps. On prend un autre chemin qu'hier. On passe par les collines qui surplombent le village. Le vent nous caresse le visage. Quand la neige l'accompagne, il nous fait mal. Mais je suis bien, je n'ai ni froid ni chaud. Hier, à -24°C, j'avais trop chaud avec mon manteau, il ne me protège pas contre la chaleur... Une personne m'a dit un jour : « Au Québec, il n'y a pas de mauvaises températures, il n'y a que des gens qui s'habillent mal. » Des fois, faut être à Kuujjuaq pour comprendre.

À bientôt belle amour.

Guillaume

2 commentaires:

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  2. Allo à vous deux MES stagiaires ;-)
    Je suis possessive hein !
    Je suis fière d'être votre superviseure/collègue, ça parais-tu ?!
    Vous êtes talentueux en composition écrite ...
    C'est vraiment intéressant de vous lire. Sincèrement.''I like''
    Observez, analysez et laissez-vous aller dans la création ...
    Bref, savourez votre stage unique.
    danielle x x

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