12h00, Kuujjuaq. Atterrissage réussi de l'avion. La descente à
travers les nuages nous a montré un tout autre paysage que celui
auquel nous sommes habitués. Des arbres. Tout petits, plus petit que
moi, mais sûrement beaucoup plus sages. Une rivière, mais quelle
rivière! Maîtresse dans ce lieu où la nature domine encore. Une
cabane se montre au loin, en plein là où on ne peut croire qu'il y
en ait une. Et les roues de l'avion qui touchent le sol de la toundra
québécoise.
À l'aéroport, Bob et Mr. C., de la régie du Nunavik (RRSSSS17),
nous font monter dans le pick-up, nous montrent l'épicerie,
nous pointent le lieu de rendez-vous du lendemain 9h, nous donne la
clé de notre appartement et au bout de 20 min depuis l'aéroport,
nous souhaitent une bonne nuit... Encore sous le choc, nous partons
pour l'épicerie. « Kinauppit? », surpris nous nous
regardons. « What's your name? » nous demande un jeune
garçon et deux de ses amis, tous curieux de voir des étranges comme
nous. Peut-être nous ont-il reconnu à notre parka, le vent ne
semble froid que pour nous... Nous revenons au coucher du soleil avec
les mêmes légumes qu'à Sherbrooke, mais une fois et demi plus
chers. Il doit être autour de 19h, pourtant l'horloge se tue à nous
dire qu'il est 15h30. Nous mangeons, végé (la viande est trop
chère), nous nous installons et nous couchons, mort de fatigue, à
23h30. 19h00, selon l'horloge.
Lundi matin, la marche en raquette jusqu'à la régie nous
réveille, et je constate qu'elle réveille également le soleil qui
se lève au dessus de ce Saguenay du Nord, la rivière Koksoak, la
Grande Rivière! Les gens qui nous accueillent, souvent plus
chaleureusement qu'au Sud, ont tous une espèce de flamme dans l’œil
qui témoignent de leur ardeur et de leur passion pour les autres. Le
tour de la régie, le tour de l'hôpital et le tour de ville
m'émerveillent et m'étourdissent. Plein de nouveau monde, plein de
nouveaux endroits, tant à connaître et tant à explorer. Notre rôle
ici, les personnes qui pourront nous aider dans nos objectifs,
qu'est-ce que j'ai dont à leur apporter, comment on fait pour
recevoir du courrier ici? J'ai des questions plein la tête, mais je
n'ai pas le temps, on vient d'installer internet chez nous, j'ai un
travail à remettre et des proches à contacter pour leur dire que je
les aime. Nous verrons aux questions demain. J'ai mal à la tête et
je n'ai pas fini la vaisselle.
Mardi, s'asseoir et réfléchir, discuter avec mon collègue et
ami, mais chercher à rendre la marchandise. Par où commencer,
qu'elles sont les attentes de l'université, de notre superviseure à
St-Bruno, de la régie? Qu'elles sont nos attentes un vis-à-vis
l'autre et nos attentes personnelles? Tenter de clarifier, de mettre
sur papier, de s'organiser. C'est fou comme la journée passe vite.
Départ de la régie, il fait noir depuis longtemps. On prend un
autre chemin qu'hier. On passe par les collines qui surplombent le
village. Le vent nous caresse le visage. Quand la neige l'accompagne,
il nous fait mal. Mais je suis bien, je n'ai ni froid ni chaud. Hier,
à -24°C, j'avais trop chaud avec mon manteau, il ne me protège pas
contre la chaleur... Une personne m'a dit un jour : « Au
Québec, il n'y a pas de mauvaises températures, il n'y a que des
gens qui s'habillent mal. » Des fois, faut être à Kuujjuaq
pour comprendre.
À bientôt belle amour.
Guillaume
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RépondreSupprimerAllo à vous deux MES stagiaires ;-)
RépondreSupprimerJe suis possessive hein !
Je suis fière d'être votre superviseure/collègue, ça parais-tu ?!
Vous êtes talentueux en composition écrite ...
C'est vraiment intéressant de vous lire. Sincèrement.''I like''
Observez, analysez et laissez-vous aller dans la création ...
Bref, savourez votre stage unique.
danielle x x